Les dimensions scientifiques et spirituelles du changement climatique: 2e partie A

Author
Muller, Christine

CERCLE D'ETUDE:
LES DIMENSIONS SCIENTIFIQUES ET SPIRITUELLES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

2e partie A: Changement climatique – introduction en deux sessions


Le cours 2A donne une brève introduction sur les causes et les impacts du changement climatique. Contrairement aux autres cours, ces matériels ne sont pas de traductions du cours original en anglais "les Dimensions scientifiques et spirituelles du changement climatique". Ils sont tirés du site Web des Nations Unies: http://www.un.org/fr/climatechange/science.shtml

Il y a deux versions pour ce cours, une version assez complète, à suivre en deux rencontres (2A), et une version abrégée, qui nécessite une seule rencontre (2B). Ci-dessous, les matériels pour la version en deux sessions.


1ère SESSION


Section 1: Données scientifiques [1]

Les données de base — Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), principal organisme international chargé de l'évaluation des changements climatiques, le réchauffement du système climatique mondial est indiscutable. Cette évidence est tirée de l'observation d'une hausse des températures moyennes de l'air et des océans à travers le monde, de la fonte généralisée des neiges et des glaces et d'une élévation du niveau moyen des mers. Télécharger le rapport spécial sur la gestion des risques d'événements extrêmes et des catastrophes pour faire progresser l'adaptation au changement climatique.

Les experts scientifiques du climat ont déterminé que les hausses de température devaient être limitées à 2°C — afin d'éviter qu'elles ne causent des dommages irréparables à la planète. Pour y parvenir, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent culminer vers 2015 et diminuer ensuite, pour atteindre une réduction de 50 % vers 2050.

Conséquences — Les conséquences des changements climatiques, parmi lesquelles les inondations, les sécheresses et l'accroissement de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques graves, se font sentir partout sur la planète. L'on s'attend à ce que ces chocs s'intensifient au cours du 21ème siècle. Pour en savoir davantage sur les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, rendez-vous ici (veuillez patienter pendant que le fichier est téléchargé): En savoir davantage sur les observations scientifiques des changements climatiques EN.

Les changements climatiques affectent tous les aspects de l'existence humaine, y compris les réserves en eau pure et leur gestion, les écosystèmes, la nourriture, les produits à fibre et forestiers, les industries, les établissements humains, les sociétés et la santé. Les conséquences régionales des changements climatiques varient selon la géographie.

Les Causes des Changements Climatiques — Des modifications dans la concentration dans l'atmosphère des gaz à effet de serre (GES) et des aérosols, dans le pourcentage des terres émergées qui sont recouvertes (notamment du fait de l'urbanisation) et dans les radiations solaires, altèrent l'équilibre énergétique du système climatique et sont des facteurs de changement climatique. Les émissions mondiales de GES dues aux activités humaines se sont accrues depuis l'époque pré-industrielle et cette augmentation a été de 70 % entre 1970 et 2004. La plus forte hausse de ces émissions entre 1970 et 2004 a été due aux activités de production d'énergie, de transport et à l'industrie, tandis que les secteurs de la construction d'immeubles résidentiels et commerciaux, des forêts (y compris la déforestation) et de l'agriculture ont connu eux aussi une augmentation de leurs émissions, mais à un rythme moindre. En savoir plus sur les causes des changements climatiques.

Que faire? — Les deux principales réponses aux changements climatiques sont l'atténuation de ces changements - diminuer les émissions de gaz à effet de serre - et l'adaptation à ces changements - reconnaître leur réalité et mettre en place des systèmes afin de renforcer nos capacités de résistance. Télécharger les rapports sur l'atténuation des changements climatiques et l'adaptation à ces changements.

Quelques chiffres — Les températures au sommet de la couche de pergélisol ont généralement augmenté de 3 ° C depuis les années 1980.

Visualiser cette vidéo:

Comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes
http://www.lemonde.fr/planete/video/2014/09/23/comprendre-le-rechauffement-climatique-en-4-minutes_4492721_3244.html


Section 2: Causes des changements climatiques [2]

La vie telle que nous la connaissons — Une couverture atmosphérique naturelle de gaz à effet de serre maintient la planète à une température suffisamment chaude pour permettre la vie telle que nous connaissons, c'est à dire un confortable 15 °C aujourd'hui. Les émissions anthropiques de gaz à effet de serre ont épaissi cette couverture, piégeant la chaleur et provoquant un réchauffement planétaire. Les combustibles fossiles sont la source la plus importante d'émissions de gaz à effet de serre.

Réguler le climat sur terre — La "couverture" de gaz à effet de serre qui existe naturellement dans la troposphère (laquelle représente moins de 1 % de l'atmosphère) a pour fonction vitale de réguler le climat de la planète. Lorsque l'énergie solaire frappe la Terre sous forme de lumière visible, elle en réchauffe la surface. Comme elle est bien plus froide que le Soleil, notre planète renvoie cette énergie dans l'espace sous forme de rayonnement infrarouge ou thermal. Les gaz à effet de serre empêchent les rayons infrarouges de s'échapper directement dans l'espace. Il en résulte un "effet de serre naturel" qui accroît la température terrestre de quelque 30 °C, ce qui est essentiel pour la vie telle que nous la connaissons.

Des changements dramatiques dans l'atmosphère — La température moyenne de la Terre semble être restée remarquablement stable pendant les dix derniers millénaires, avec une variation de moins de 1 °C, ce qui a permis à la civilisation humaine de se développer à ce qui est actuellement la confortable température de 15 °C. Mais c'est le succès même de cette civilisation qui risque de perturber le climat qui nous a si bien servis jusqu'à aujourd'hui. Le problème actuel, c'est que depuis le début de la révolution industrielle il y a environ 250 ans, nos émissions de gaz à effet de serre ont rendu cette couche plus épaisse, et ce à une vitesse sans précédent. Cela a entraîné le changement le plus spectaculaire dans la composition de l'atmosphère depuis 650 000 ans. Si nous ne faisons pas des efforts appréciables pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, le climat mondial continuera de se réchauffer rapidement pendant les décennies à venir et au-delà.

L'effet de serre renforcé —La raison pour laquelle ces émissions "artificielles" sont si problématiques, c'est qu'à long terme, la Terre doit restituer l'énergie qu'elle reçoit du Soleil au même rythme où elle reçoit celle-ci. Étant donné que l'épaississement de la couche de gaz à effet de serre réduit la quantité d'énergie renvoyée dans l'espace, le système climatique doit s'ajuster pour restaurer l'équilibre entre l'énergie qui entre et celle qui sort. C'est ce qu'on appelle "l'effet de serre renforcé".

Des interactions compliquées — Le climat compense en grande partie le renforcement de la couche de gaz à effet de serre par un phénomène de "réchauffement planétaire" de la surface de la Terre et de la basse atmosphère. Celui-ci s'accompagne d'autres changements, par exemple dans la couverture nuageuse ou la direction des vents. Certaines de ces modifications peuvent accélérer le réchauffement (rétroaction positive), alors que d'autres peuvent l'annuler (rétroaction négative). Ces interactions variées compliquent la tâche des scientifiques qui s'efforcent de déterminer avec précision l'évolution du climat au cours des prochaines décennies.

Émissions de gaz à effet de serre — Les combustibles fossiles nés de la fossilisation de végétaux et d'animaux représentent la principale source humaine d'émissions de gaz à effet de serre. La houille, le pétrole et le gaz naturel libèrent chaque année des milliards de tonnes de carbone qui, sans intervention humaine, seraient restés enfermés dans la croûte terrestre, ainsi que de larges quantités de méthane et d'oxyde nitreux. Lorsque des arbres sont abattus sans qu'on en plante d'autres, cela libère encore plus de dioxyde de carbone.

En même temps, de gigantesques troupeaux émettent du méthane, tout comme les rizières et les décharges. L'utilisation d'engrais produit de l'oxyde nitreux. L'industrie fabrique des gaz persistants comme les CFC, les HFC et les PFC, qu'on utilise pour la climatisation et la réfrigération et qui sont ensuite libérés dans l'atmosphère. Beaucoup de ces activités productrices de gaz à effet de serre sont aujourd'hui indispensables à l'économie mondiale et constituent un élément fondamental de la vie moderne.

Évaluer les données scientifiques: Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental) — L' Organisation des Nations Unies, représentée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a créé, en 1988, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) afin d'évaluer et d'analyser les meilleures publications scientifiques sur le sujet. Depuis 1990, le GIEC publie tous les cinq ou six ans des rapports qui font autorité et qui évaluent les informations d'ordre scientifique, par le biais d'observations et de prédictions des tendances futures.

Comment fonctionne le GIEC — Le GIEC n'est pas un organisme de recherches. Son mandat est de publier périodiquement une évaluation de la littérature mondiale existante sur les aspects scientifiques, techniques et socio-économiques des changements climatiques, évaluations qui influeront sur les politiques en la matière. Les rapports du GIEC sont le fruit du travail de milliers d'experts de toutes les régions du monde. Le quatrième rapport d'évaluation est sorti en 2007. Il comprend quatre volumes, préparés chacun par un groupe de travail différent.

Résultats principaux — Pendant la rédaction des rapports, une première mouture est envoyée à des spécialistes publiés ayant une expertise considérable dans leur domaine. Ces derniers envoient leurs commentaires aux auteurs du GIEC qui préparent une deuxième mouture à l'intention des gouvernements, de tous les auteurs et des experts ayant assuré la relecture. Les gouvernements et les experts ne peuvent faire de commentaires que sur l'exactitude et le caractère exhaustif ou non du contenu scientifique /technique/ socio-économique et sur l'équilibre général du projet. Le document final peut présenter des opinions divergentes pour autant qu'elles soient étayées par des arguments techniques ou scientifiques.

Visualiser ces deux courtes vidéos:

Dans le Sud - le niveau des mers monte, 3:39
https://www.youtube.com/watch?v=z69MvulzhX8

Dans le Sud - des phénomènes extrêmes, 3:33
https://www.youtube.com/watch?v=gPnJ77652es#t=27


Section 3: La Terre et les changements climatiques [3]

Un réchauffement de plus en plus prononcé et rapide — Le taux de réchauffement de la température moyenne à la surface de la Terre a été deux fois plus important au cours des 50 dernières années que celui des cent dernières années. Au cours des cent dernières années, la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d'environ 0,74°C. Si les concentrations atmosphériques du dioxyde de carbone, qui est le gaz à effet de serre dominant, devaient doubler par rapport aux niveaux pré-industriels, cela entraînerait un réchauffement moyen de 3°C. La fin des années 1990 et le début du XXIème siècle ont connu les années les plus chaudes depuis qu'on a commencé à enregistrer les températures. La glace de mer arctique diminue en moyenne de 2,7% par décennie.

Les preuves du réchauffement — Des changements quantifiables dans l'atmosphère, les océans, les calottes glaciaires et les glaciers indiquent de façon concluante que la planète est déjà en train de se réchauffer suite aux émissions antérieures de gaz à effet de serre. Ces changements témoignent d'une évolution systématique vers un monde plus chaud, avec des vagues de chaleur plus importantes, des changements dans la direction des vents, une aggravation de la sécheresse dans certaines régions et une pluviométrie plus importante dans d'autres, la fonte des glaciers et de la glace arctique et la montée du niveau de la mer.

Record des années les plus chaudes — Le GIEC conclut qu'au cours des cent dernières années (1906-2005), la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d'environ 0,74°C, le réchauffement étant plus grand sur les zones émergées qu'au-dessus des océans. Le taux de réchauffement moyen a été deux fois plus important au cours des cinquante dernières années que celui des cent dernières années. La fin des années 1990 et le début du XXIème siècle ont connu les années les plus chaudes depuis qu'on a commencé à enregistrer les températures. On projette un réchauffement supplémentaire de 0,2°C par décennie pour les vingt années à venir, dans un certain nombre de scénarios qui ne comprennent pas des réductions délibérées des émissions de gaz à effet de serre. Le degré de réchauffement qui se produirait ensuite dépendra de la quantité de gaz à effet de serre émis dans l'atmosphère.

Concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère — Si les concentrations atmosphériques du dioxyde de carbone, qui est le gaz à effet de serre dominant, devaient doubler par rapport aux niveaux pré-industriels, cela entraînerait « probablement » un réchauffement moyen de de 2 à 4,5°C (3,6-8,1 °F), l'estimation optimale étant de 3°C (5,4°F). D'autres gaz à effet de serre contribuent également au réchauffement et d'après un certain nombre de scénarios, leurs effets combinés auraient le même impact que la multiplication par deux des émissions de CO2 vers le milieu de ce siècle. D'après des mesures de l'air emprisonné dans des carottes glaciaires, les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone sont plus importantes à l'heure actuelle qu'à tout autre moment au cours des 650 000 années écoulées.

Moins de glaciers, de neige et de glace — L'élévation du niveau de la mer est l'une des conséquences les plus graves du réchauffement climatique. Celui-ci a augmenté d'environ 17cm au cours du XXème siècle. Des observations géologiques permettent de conclure que cette élévation a été bien moins importante au cours des deux millénaires précédents. Dans les régions tempérées, beaucoup de glaciers ont reculé, et la couverture neigeuse a diminué de manière générale, surtout au printemps. La surface maximale de l'étendue saisonnière des terres gelées en hiver a décru d'environ 7% dans l'hémisphère nord au cours du XXème siècle. La date moyenne à laquelle les cours d'eau et les lacs gèlent est très variable, mais au cours des 150 dernières années, elle a reculé en moyenne d'environ 5,8 jours par siècle, alors que la date moyenne de la fonte des glaces a avancé de 6,5 jours par siècle.

Pour plus d’informations sur la science du réchauffement global, voir Changement climatique: des données alarmantes http://www.notre-planete.info/terre/climatologie_meteo/changement-climatique-donnees.php


2e SESSION


Section 4: Conséquences pour l'avenir [4]

Des températures plus hautes, des risques accrus — Dans toutes les régions du monde, plus le réchauffement s'accélère, plus il risque de causer des dommages. Le climat ne réagit pas immédiatement aux émissions, qui peuvent s'accumuler pendant des années, voire des décennies dans l'atmosphère. Et à cause de l'effet retardateur des océans – qui absorbent puis libèrent la chaleur plus lentement que l'atmosphère – les températures de surface ne réagissent pas immédiatement aux émissions de gaz à effet de serre. Par conséquent, les changements climatiques continueront pendant des centaines d'années après la stabilisation des concentrations atmosphériques.

Changements néfastes dans le cycle hydrologique — La hausse des températures est déjà en train de provoquer une accélération du cycle hydrologique. Si l'atmosphère se réchauffe, elle retient l'humidité, devient moins stable et entraîne une plus grande pluviométrie, en particulier sous forme de fortes précipitations. Le réchauffement accélère aussi l'évaporation. Ces changements dans le cycle de l'eau aura pour effet net une diminution de la quantité et de la qualité de l'alimentation en eau douce dans toutes les grandes régions. En même temps, la direction des vents et la trajectoire des tempêtes risquent, elles aussi, de changer. L'intensité (mais non la fréquence) des cyclones tropicaux devraient augmenter, avec des pointes de vent et des précipitations plus importantes.

Une biodiversité menacée — La faune et la flore – déjà menacées dans leur diversité par la destruction des habitats et autres stress anthropiques – vont devoir relever d'autres défis dus aux changements climatiques. Beaucoup d'écosystèmes réagissent déjà aux réchauffement climatique en avançant vers les pôles ou sur les flancs des montagnes. Certaines espèces ne survivront pas à la transition et 20 à 30% d'entre elles courent un risque accru d'extinction. Les écosystèmes les plus vulnérables comprennent les récifs coralliens, les forêts boréales (sub-arctiques), les habitats de montagne et ceux qui dépendent du climat méditerranéen.

Montée du niveau de la mer — L'estimation la plus fiable de l'élévation du niveau de la mer d'ici la fin du XXIème siècle, suite à l'augmentation du volume des océans et à la fonte des glaciers, est de 28 à 58 cm par rapport aux niveaux de 1989-1999. Les inondations et l'érosion côtières s'en trouveront aggravées.

On ne peut exclure une augmentation du niveau de la mer de plus d'un mètre d'ici 2100 si les calottes glaciaires continuent de fondre sous l'effet du réchauffement climatique. Les dernières données indiquent que les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique s'amenuisent lentement et contribuent à la montée des eaux. Il y a environ 125 000 ans, les régions polaires ont connu une température nettement plus chaude qu'aujourd'hui pendant une période prolongée, et la fonte des glaces polaires a entraîné une élévation du niveau de la mer de 4 à 6 mètres. La montée des eaux a une inertie considérable, et elle se poursuivra pendant des siècles.

Augmentation des risques sanitaires — Les changements climatiques vont modifier de plus en plus fréquemment la distribution des moustiques responsables du paludisme et d'autres vecteurs de maladies infectieuses, bouleverser la distribution saisonnière de certains pollens allergènes et accroître le risque de vagues de chaleur. D'autre part, il devrait y avoir moins de décès dus au froid.

Changements de l'écosystème des océans — La température des océans augmentera, elle aussi, ce qui affectera la vie marine. Ainsi, au cours des quarante dernières années, le planton de l'Atlantique nord a migré de dix degrés de latitude en direction du pôle. De même, l'acidification des océans suite à l'absorption de monoxyde de carbone impacte sur la capacité des coraux, escargots de mer et autres espèces de sécréter leur coquille ou leur exosquelette.

Les plus vulnérables sont les plus touchés — Ce sont les communautés les plus pauvres qui seront le plus exposées aux impacts des changements climatiques, car elles disposent de moins de ressources pour investir dans la prévention et l'atténuation de leurs effets. Certaines des populations les plus à risque sont les paysans pratiquant l'agriculture de subsistance, les populations autochtones et celles qui vivent le long des côtes.


Section 5: Impacts régionaux [5]

Il est plus difficile d'anticiper les changements climatiques au niveau régional que mondial. Cependant, d'énormes progrès ont été faits ces dernières années, ce qui permet aux scientifiques de tirer les conclusions suivantes:

Petits États insulaires — Ceux-ci sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, leur petite taille les exposant plus aux catastrophes naturelles et aux chocs extérieurs, en particulier la montée du niveau de la mer et les menaces qui pèsent sur leurs ressources en eau douce.

Afrique — Très vulnérable aux changements climatiques et à la variabilité du climat à cause d'une pauvreté endémique, de la faiblesse de ses institutions et de catastrophes et conflits complexes. La sécheresse s'est étendue et aggravée depuis les années 1970 et le Sahel et l'Afrique australe ont déjà connu un climat plus sec au cours du XXème siècle. L'alimentation en eau et la production agricole seront sans doute gravement compromis. Les récoltes pourraient diminuer de 50% d'ici 2020 dans certains pays et de grandes régions où l'agriculture est marginale risquent de devoir abandonner toute production. Les forêts, les herbages et autres écosystèmes naturels sont déjà en train de changer, surtout en Afrique australe. A l'horizon 2080, la surface des terres arides ou semi-arides se sera sans doute accrue de 5 à 8% en Afrique.

Antarctique — Ce continent est difficile à comprendre et se prête mal aux prédictions. En dehors de la péninsule antarctique, qui se réchauffe rapidement, les températures et les chutes de neige sont restées relativement constantes sur l'ensemble du continent ces 50 dernières années. Comme le continent gelé stocke près de 90 % de l'eau douce de la planète, les chercheurs restent attentifs au moindre signe de fonte de ses glaciers et calottes glaciaires.

Arctique — Les températures moyennes de l'Arctique ont crû près de deux fois plus vite que la moyenne mondiale, ces cent dernières années. L'étendue annuelle moyenne de la glace arctique a rétréci de 2,7% par décennie et de larges superficies de l'océan arctique pourraient perdre leurs glaces pérennes d'ici la fin du XXIème siècle si les émissions humaines se situent dans la moyenne supérieure des estimations actuelles. L'Arctique a une importance particulière parce que les changements qui s'y produisent ont des répercussions planétaires. Par exemple, si la glace et la neige fondent, l'albédo de la Terre décroît et piège la chaleur qui, normalement, aurait dû être reflétée, ce qui accélère le réchauffement en surface.

Asie — D'ici 2050, plus d'un milliard d'individus pourraient subir le contrecoup d'une diminution des ressources en eau douce, en particulier dans les grands bassins fluviaux. La fonte des glaciers de l'Himalaya, qui devrait accroître les crues et les avalanches de rochers, aura une influence sur l'alimentation en eau dans les 20 ou 30 années à venir. Si les glaciers reculent, le débit fluvial s'amenuise. Les zones côtières, surtout dans les immenses deltas surpeuplés, seront plus exposées à des inondations marines ou, dans certains cas, aux crues des fleuves.

Australie et Nouvelle-Zélande — Stress accru sur l'alimentation en eau et l'agriculture, modification des écosystèmes naturels, couverture neigeuse saisonnière plus mince et recul des glaciers. Au cours des dernières décennies, il y a eu des vagues de chaleur plus nombreuses, moins de périodes de gel et plus de pluie dans le nord-ouest de l'Australie et le sud-ouest de la Nouvelle-Zélande, moins de pluie dans le sud et l'est de l'Australie et le nord-est de la Nouvelle-Zélande et des sécheresses plus intenses en Australie. Il est à peu près certain que le climat du XXIème siècle sera plus chaud, qu'il y aura des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, des incendies, des inondations, des glissements de terrain, des sécheresses et des ondes de tempête.

Europe — Les glaciers et le pergélisol fondent, la saison de végétation s'allonge et des climats extrêmes – comme la catastrophique vague de chaleur de 2003 – se multiplient. Selon les chercheurs, les régions au nord de l'Europe vont connaître des étés plus chauds, des précipitations plus abondantes, une extension des forêts et une productivité agricole accrue. Les régions méditerranéennes connaîtront des étés plus chauds, moins de précipitations, plus de sécheresses, un recul des forêts et une productivité agricole moindre. L'Europe possède un grand nombre de zones côtières basses et vulnérables face à la montée du niveau de la mer et beaucoup d'espèces végétales, de reptiles, de créatures amphibies et autres courent un risque d'extinction d'ici la fin du siècle.

Amérique latine — Les forêts tropicales de l'est de l'Amazonie et du sud et du centre du Mexique devraient céder graduellement la place à la savane. Des régions du nord-est du Brésil et la plus grande partie du nord et du centre du Mexique vont devenir plus arides tant à cause des changements climatiques que de la gestion des sols par les hommes. A l'horizon 2050, il est hautement probable que 50 % des terres agricoles connaîtront la désertification et la salinisation.

Amérique du Nord — Les changements climatiques limiteront les ressources en eau déjà lourdement grevées par la demande croissante des secteurs agricole et industriel et des villes. L'enneigement en montagne continuera de diminuer sous les effets du réchauffement climatique alors que l'évaporation augmentera, ce qui modifiera la disponibilité saisonnière de l'eau. La baisse du niveau de l'eau dans les Grands Lacs et les grands systèmes fluviaux affectera la qualité de l'eau, la navigation, les loisirs et l'hydroélectricité. Les incendies de forêt et les infestations d'insectes ne feront qu'empirer dans un monde plus chaud aux sols plus secs. Au cours du XXIème siècle, la pression exercée sur les espèces pour qu'elles remontent vers le nord et des altitudes plus élevées altérera les écosystèmes nord-américains de façon fondamentale.

Visualiser ces deux courtes vidéos:

Dans le Sud: les saisons sont perturbées, 3:44
https://www.youtube.com/watch?v=F9NLAWPhAcE

Dans le Sud : les glaciers fondent, 3:06
https://www.youtube.com/watch?v=PNKqjH9PdWo


Section 6: Réduction [6]

Réduire les émissions — L'élément fondamental de la réponse aux changements climatiques est la nécessité de réduire les émissions. Si rien n'est fait, on estime que les émissions des six principaux gaz à effet de serre augmenteront dans une proportion de 25 à 90% d'ici à 2030 par rapport à leur niveau enregistré en 2000. Tous les pays, qu'ils soient développés ou en développement, doivent prendre des mesures d'atténuation "quantifiables, notifiables et vérifiables".

Engagements politiques — En 2010, les gouvernements sont convenus que les émissions devaient être réduites afin que les hausses des températures dans le monde soient maintenues au-dessous de 2°C. Pour obtenir davantage d'informations sur les aspects politiques et économiques de l'atténuation, cliquez ici. Jusqu'à présent, la plupart des pays développés ont annoncé des objectifs de réduction intermédiaires pour 2020, mais la plupart de ces objectifs sont très inférieurs à celui que le GIEC avait fixé entre 25% et 40% au dessous des niveaux de 1990 d'ici à 2020, qui serait nécessaire pour limiter la hausse des températures à 2°C. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre un pic vers 2015 et doivent ensuite décliner, et connaître une réduction de 50% d'ici à 2050, pour que les effets les plus graves des changements climatiques puissent être évités.

Deux approches — Il y a essentiellement deux approches pour faire face aux changements climatiques: réduire les émissions de gaz qui sont la cause du problème et prendre des mesures pour permettre aux populations de surmonter les conséquences de ces changements.

Comment réduire les émissions — L'atténuation des effets recouvre les politiques et les mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elles peuvent consister à réduire la demande de biens et de services à forte intensité d'émissions, encourager de meilleurs rendements et accroître l'utilisation de technologies à faibles émissions de carbone et de sources d'énergie renouvelable. Si des politiques correctes sont adoptées, la hausse des niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère peut être ralentie et, au bout du compte, stabilisée.

Ou "Absorber" les émissions — Un autre moyen d'atténuer les conséquences des changements climatiques est de mettre en valeur les “éviers” – des réservoirs qui absorbent le CO2, tels que les forêts ou les tourbières. Laisser les forêts intactes et planter de nouveaux arbres sont deux exemples de ce qui peut être fait pour y parvenir. Lancé en septembre 2008, le Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (ONU-REDD) est axé sur ces aspects de l'atténuation.

A retenir — Si rien n'est fait, ou si chacun continue à se comporter “comme si de rien n'était”, les émissions mondiales de gaz à effet de serre continueront d'augmenter pendant les prochaines décennies et la température de la planète pourrait enregistrer une hausse pouvant aller jusqu'à 6,4°C au cours de ce siècle.


Section 7: Adaptation aux changements climatiques [7]

Gérer les risques climatiques — Tandis que les politiques d'atténuation s'attaquent aux causes des changements climatiques, les mesures d'adaptation sont destinées à aider les populations à surmonter les conséquences de ces changements. L'adaptation consiste à adopter des politiques et des pratiques pour préparer les populations aux effets des changements climatiques, en acceptant le fait qu'il est désormais impossible de les éviter complètement. Davantage d'informations sur les diverses manières de vivre avec les changements climatiques et sur l'adaptation.

Diverses formes et options d'adaptation

  • Eau: augmenter la récupération de l'eau de pluie, stockage et protection de l'eau.
  • Agriculture: ajuster les dates de plantations et les variétés de cultures, déplacer des cultures.
  • Infrastructures (y compris les zones côtières): création de marécages comme barrières contre la montée du niveau de la mer et les inondations.
  • Énergie: utilisation de sources d'énergie renouvelables, amélioration du rendement de l'énergie.

Les plus vulnérables — Les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA) sont très vulnérables aux conséquences des changements climatiques et ce sont eux qui ont le plus besoin de capacités pour s'y adapter – services énergétiques, infrastructures et technologies agricoles. Les petits Etats insulaires en développement, en particulier, sont confrontés à des risques accrus d'élévation des niveaux des mers, d'érosion des littoraux et de phénomènes météorologiques extrêmes, qui ont un fort impact négatif sur d'importants secteurs économiques comme le tourisme et la pêche. Pour que les pays en développement puissent s'adapter aux changements climatiques, la plupart des estimations situent entre 50 et 100 milliards de dollars par an le montant des fonds dont ils ont besoin. Le Rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), par exemple, avance le chiffre de 86 milliards de dollars par an d'ici à 2015.

Améliorer les capacités de résistance — Les capacités d'adaptation doivent être améliorées partout dans le monde, y compris dans les pays à haut revenu. Le Protocole de Kyoto, tout comme la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, est destiné à aider les pays à s'adapter aux effets négatifs des changements climatiques, notamment en facilitant la conception et la mise en place de techniques permettant d'accroître la capacité de résistance à ces changements.

Quelques exemples d'adaptation — En prévision de futurs changements climatiques, les ingénieurs ont pris en compte l'élévation du niveau de la mer dans la conception d'éléments d'infrastructure comme le Pont de la Confédération au Canada et dans la gestion de zones littorales aux Etats-Unis et aux Pays-Bas.

D'autres exemples d'adaptation incluent le drainage partiel du lac glaciaire TshoRolpa au Népal, l'adoption par les Inuits du territoire du Nunavut, au Canada, de changements dans leurs stratégies de subsistance en réaction à la fonte du permafrost et le recours croissant à la production de neige artificielle par l'industrie du ski en Europe, en Australie et en Amérique du nord. Plus d'exemples de mesures d'adaptation.

Plus on agit vite, mieux c'est — Des retards dans la mise en oeuvre de mesures d'adaptation, y compris les retards dans le financement et le soutien aux mesures d'adaptation dans les pays en développement, se traduiront au bout du compte par des coûts et des risques plus élevés pour davantage de personnes à l'avenir. Davantage d'informations sur la nécessité d'adopter sans retard des stratégies d'adaptation.

Financement de l'adaptation — Les gouvernements membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC) ont créé un certain nombre de mécanismes de financement pour des projets d'adaptation, notamment le Fonds pour l'environnement mondial et trois fonds spéciaux: le Fonds pour les pays les moins avancés, le Fonds spécial pour les changements climatiques et le Fonds pour l'adaptation prévu par le Protocole de Kyoto. En savoir davantage sur les mécanismes de financement.

A retenir — Si ces efforts d'adaptation ne sont pas faits, une hausse de 2,5°C de la température de la planète est susceptible de causer une réduction de 0,5% à 2% en moyenne du produit brut mondial, avec des pertes plus élevées dans la plupart des pays en développement. Plus de faits et chiffres


Section 8: Faits et chiffres [8]

Rôle des forêts — La déforestation est responsable d'environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, la plupart des forêts étant défrichées pour faire place à l'agriculture. Avec une gestion efficace, les forêts sont des puits de carbone à bilan positif, étant capables d'absorber à peu près 1/10 des émissions mondiales de gaz carbonique et de le transformer en biomasse, en terre et en produits forestiers.

Provenance des émissions — Durant les trois dernières décennies, l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre a augmenté de 2,6% en moyenne par année, l'augmentation d'émissions de gaz carbonique provenant des carburants fossiles étant de 1,9% par an. La plus grande partie de l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre provient de la consommation d’énergie et du transport routier.

De plus en plus de voitures sur les routes — Le parc automobile mondial triplera d’ici 2050, 80% de cet accroissement étant prévu dans les économies en voie de développement.

Comment réduire les émissions — Pour réduire les émissions de 50% d’ici 2050, l'Agence internationale pour l'énergie a déterminé que les émissions doivent être limitées à 26 Gt (gigatonnes) d’ici) 2030, comparées aux 41 Gt prévues si les politiques restent inchangées. L'amélioration de l'efficacité de la production d'énergie devrait permettre d'accomplir le gros de cette réduction d'émissions, c'est-à-dire 54%, et devra être suivie par l’utilisation de davantage d'énergie renouvelable et d'énergie nucléaire, ainsi que par la séquestration et le stockage du carbone après 2020.

Investir dans l'énergie propre — Pour augmenter les capacités en énergie dans les pays en voie de développement, d'énormes investissements seront nécessaires dans les 10 à 20 années à venir. Ces investissements doivent être dirigés vers des sources d'énergie à faibles émissions, telles que les énergies renouvelables.

La réduction par des moyens indirects — Le recyclage et le maintien des déchets à un minimum permettent d'obtenir des bénéfices indirects importants de conservation d'énergie et de matériaux.

Réduction et pays en développement — De nombreux pays en voie de développement prennent des mesures de réduction, en favorisant notamment les sources d'énergie renouvelable et en visant une meilleure efficacité de l'utilisation de l'énergie. La réduction des émissions dans les pays en voie de développement ne doit pas affecter la lutte contre la pauvreté et la croissance économique en les privant de ressources financières vitales.

Les dernières technologies — Le renouvellement des machines dans les installations industrielles et leur remplacement par de nouvelles technologies peuvent amener des réductions substantielles de réduction d'émissions.



RESSOURCES SUPPLEMENTAIRES

En savoir plus sur les causes des changements climatiques: Questions fréquentes, Extraits du Rapport accepté par le Groupe de travail I du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg1/ar4-wg1-faqs-fr.pdf

Pour une présentation systématique sur le changement climatique en anglais, voir le cours original IEF "Scientific and Spiritual Dimensions of Climate Change", en particulier les parties 2, 3, 4 et 8. https://iefworld.org/ssdcc0.html



REFERENCES

[1] http://www.un.org/fr/climatechange/science.shtml

[2] http://www.un.org/fr/climatechange/causes.shtml

[3] http://www.un.org/fr/climatechange/changes.shtml

[4] http://www.un.org/fr/climatechange/consequences.shtml

[5] http://www.un.org/fr/climatechange/regional.shtml

[6] http://www.un.org/fr/climatechange/reduction.shtml

[7] http://www.un.org/fr/climatechange/adaptation.shtml

[8] http://www.un.org/fr/climatechange/facts.shtml


7 Juillet, 2015

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